Comment mesure-t-on le succès d’un événement communautaire ? Est-ce par le nombre de personnes présentes, les partenariats que l’on noue, ou encore par le nombre d’inconnu·es qui acceptent volontairement de tester un simulateur de douleurs menstruelles un mardi soir ?
Lorsque l’équipe de Dignité mensuelle a organisé Règles du jeunotre soirée quiz sur le thème de la santé menstruelle, je ne savais pas vraiment à quoi m’attendre. Un quiz sur les règles en milieu de semaine ? Je me disais que si une douzaine d’ami·es et quelques inconnu·es curieux·ses se présentaient, ce serait déjà une victoire.
Mais la soirée a largement dépassé tout ce que j’avais imaginé.
J’étais postée à l’entrée du Bar Coop Milton Parc (sans doute l’un des lieux les plus chaleureux de la ville), à accueillir les personnes au fur et à mesure de leur arrivée. Et elles arrivaient… encore et encore. Par groupes de six, des équipes entières débarquaient comme s’il s’agissait d’un Met Gala menstruel. En moins d’une heure, la salle était pleine, près de 65 personnes, et l’énergie dans la pièce était palpable.
L’un des plus grands succès de la soirée ? Cassandra de Somedays et le célèbre Simulateur de douleurs menstruelles (1). Si vous n’avez jamais vu quelqu’un se brancher volontairement à un appareil qui imite les contractions, c’est… intense. Dans le bon sens du terme. Les gens se crispaient, transpiraient, riaient, gémissaient. Certain·es suppliaient qu’on arrête. Et en tant que personne souffrant régulièrement de douleurs menstruelles violentes, je dois dire : c’était profondément satisfaisant. J’ai ressenti un curieux mélange d’empathie, de fierté, et peut-être un brin (bon, beaucoup ) de justice mesquine.
Voir des gens s’engager volontairement dans une telle expérience de malaise était profondément gratifiant. Je me suis surprise à les encourager, non seulement pour leur endurance, mais aussi pour leur volonté de se confronter à une douleur que tant d’entre nous doivent endurer en silence, mois après mois. Il y avait des rires, oui, mais aussi de la compréhension. Cela se voyait dans les regards, cette lueur de reconnaissance, cette empathie naissante.


Tout au long de la soirée, nous avons rencontré des personnes formidables venues des quatre coins de la ville, notamment la merveilleuse équipe de AIDS Community Care Montrealvenue nous soutenir (2). Notre tombola a également été un succès, avec des prix tels que le Kit de Soulagement de Règles de Somedays, des livres comme Period Power de Maisie Hill et Red Moon Gang de Tara Costello, une carte-cadeau Aisle, une peluche en forme d’utérus, et des disques menstruels qui ont été généreusement offert par notre partenaire local Fornix (3).

À la fin de la soirée, je me sentais comblée, dans le meilleur sens du terme. J’ai réalisé qu’un changement s’était opéré. Nous n’avions pas seulement organisé un événement réussi. Nous avions créé un espace où les gens se sentaient vus, inclus, et informés. Cette sensation que l’on ressent lorsqu’on sait qu’on est exactement là où il faut être, en train de faire quelque chose qui compte ? C’était ça. C’était évident.
So, how do you measure success? Sure, attendance counts. The donations received and awareness raised matter. But what I’ll remember most is the feeling in the room: the laughter, the discomfort, the conversations, the étincelle de prise de conscience dans les yeux des gens. C’est ça qui me dit que ça a marché.
Et oui, lever des fonds pour l’équité menstruelle, ça aide aussi, évidemment.
