Un monde conçu pour un cycle de 24 heures
C'est en lisant Invisible Women de Caroline Criado Perez lors de mes études universitaires, que j'ai réalisé à quel point notre monde est conçu autour d'un seul type de corps. Ce livre explique comment tout est basé sur des normes masculines, allant des tests sur l'utilisation de ceintures de sécurité à la température des bureaux. Et, comme je l'ai compris plus tard à travers mon travail pour l'équité menstruelle, ce préjugé s'étend à la façon dont nous structurons le temps lui-même.
Most modern workplaces and school schedules follow a 24-hour rhythm. This matches the hormonal cycle of people assigned male at birth (AMAB). Testosterone peaks in the morning, fueling energy and focus, then gradually dips at night. This works perfectly for the way we’ve structured work into the standard 9-to-5 workday: early meetings, midday productivity peaks, and winding down in the evening.
Mais le fait est que pour les personnes assignées femmes à la naissance, le schéma hormonal est tout à fait différent. Au lieu de se répéter quotidiennement, il suit un cycle moyen de 28 jours avec des phases distinctes qui affectent l'humeur, l'énergie et la clarté mentale de différentes manières.
Un cycle de plus ou moins 28 jours
Le cycle menstruel se compose de plusieurs phases distinctes, chacune ayant ses propres caractéristiques :
La phase folliculaire (jours ~5-13) est caractérisée par des niveaux d'œstrogènes dominants, qui stimulent généralement l'énergie. Elle atteint son pic lors de l'ovulation (~jour 14), quand on a l'impression de pouvoir conquérir le monde. Vient ensuite la phase lutéale (bonjour le syndrome prémenstruel), au cours de laquelle la progestérone prend le dessus, entraînant souvent de la fatigue, un brouillard cérébral et parfois le besoin de manger tout ce qui se trouve dans votre réfrigérateur, en une seule fois (jours ~15-28). Enfin, les menstruations (jours ~1-5), au cours desquelles les crampes apparaissent et les taux d'œstrogène et de progestérone chutent, entraînant une baisse d'énergie.
Il est important de noter qu'il s'agit de généralisations et que chaque cycle est unique. Certaines personnes peuvent se sentir plus énergiques pendant la phase lutéale. Le fait est que les niveaux hormonaux fluctuent considérablement au cours d'un mois, et non au cours d'une seule journée. Le suivi du cycle peut aider les gens à comprendre ces changements et à s'adapter. Pourtant, nous construisons rarement des systèmes permettant cette adaptation.

Un système qui ignore votre cycle
Le problème n'est pas que certaines personnes ont des variations d'énergie, c'est que nos systèmes refusent de les reconnaître. Du travail à l'école, tout repose sur un modèle de performance linéaire. Cela ne tient pas compte des flux et reflux naturels d'énergie et de clarté mentale qui accompagnent le cycle menstruel.
Par exemple, la phase folliculaire peut être idéale pour des tâches créatives ou demandant une forte concentration, tandis que la phase lutéale peut se prêter à un travail plus lent et réfléchi. Certaines études suggèrent que pendant les menstruations, la communication entre le cerveau gauche et le cerveau droit augmente, ce qui en fait une période idéale pour l'introspection et la planification à long terme (1). Une étude a même montré que les joueuses de football étaient plus performantes pendant leurs règles (2). Donc, bien que l'énergie physique puisse diminuer, la lucidité mentale peut atteindre son maximum. Et pourtant, la plupart des gens pensent qu’on est moins fiables lorsqu'on a ses règles.
Malgré toutes ces variations, la société continue d'exiger le même niveau de productivité à toutes les phases. Je ne sais plus combien de fois j'ai ri avec mes ami-es sur le fait que nous devrions tous-tes pouvoir prendre des « jours de phase lutéale ». Mais honnêtement, pourquoi pas ? On attend des personnes menstruées qu'elles supportent la douleur, l'épuisement et le brouillard cérébral comme si de rien n'était, parce que les lieux de travail (et les écoles) n'ont pas été conçus pour accueillir des corps dont les cycles durent plus d'un jour.
Et il ne s'agit pas seulement d'une question d'énergie fluctuante. Les douleurs menstruelles sont réelles et peuvent être débilitantes. À elle seule, l'endométriose touche une femme sur dix dans le monde et plus d'un million de personnes au Canada (3). Pourtant, on s'attend à ce que les personnes souffrant de troubles menstruels chroniques utilisent leurs congés de maladie (si elles en ont) pour gérer un problème qui survient tous les mois.
Qu'est-ce qui change ?
Certains lieux de travail et gouvernements commencent à prendre note de la situation. Des politiques de congé menstruel - qui permettent aux personnes souffrant de fortes douleurs menstruelles de prendre des congés payés - existent dans plusieurs pays. Le Japon a été le premier à introduire cette politique en 1947, suivi par la Corée du Sud en 1953. D'autres pays comme l'Indonésie (2003), Taïwan (2002) et la Zambie (2015) ont adopté des politiques similaires. Plus récemment, l'Espagne est devenue le premier pays occidental à mettre en place une politique de congé menstruel rémunéré en 20234). While Canada hasn’t implemented a national menstrual leave policy, some private companies have taken the lead in this area. For instance, DIVA offers 12 Paid Menstrual and Menopause Leave days per year, with 1 day allowed per cycle (5).
However, just because a policy exists doesn’t mean people actually use it. In Japan, less than 10% of female employees use this leave. Reasons include societal stigma and discomfort discussing periods with male supervisors. The workplace culture also discourages menstrual-related time off. (6). En Corée du Sud et en Indonésie, les employées signalent que leurs demandes sont souvent rejetées. La Zambie appelle même sa politique « la fête des mères », renforçant ainsi l'idée (erronée) que les menstruations ne concernent que les mères (7).
Il est clair que les congés menstruels ne suffiront pas à résoudre le problème. Ce qu'il faut vraiment, c'est un changement de culture, qui traite les cycles hormonaux comme une partie normale de la vie plutôt que comme un inconvénient à ignorer. Cela implique de normaliser les conversations sur la menstruation, de proposer des produits menstruels dans les écoles et sur les lieux de travail, et d'offrir des conditions de travail plus flexibles afin que les personnes puissent travailler de leur mieux, plutôt que de se forcer à travailler dans leur pire état (8).
Ce problème ne concerne pas seulement les menstruations. Les variations hormonales touchent tout le monde, qu'elles soient dues à la testostérone, aux œstrogènes, à la progestérone ou à d'autres facteurs tels que les traitements d'affirmation du genre, la grossesse ou la ménopause. Les personnes de tous genres connaissent des fluctuations hormonales qui influencent leur bien-être physique et mental. Le fait est que nos systèmes devraient fonctionner pour les personnes, et non l'inverse.
Le problème n'est pas de savoir pourquoi nous nous sentons mal certains jours, mais pourquoi notre environnement ne reconnaît qu'un seul type de cycle hormonal. one type of hormonal rhythm?”
Et peut-être, juste peut-être, il serait temps que les choses changent.